Consentir ce n’est pas vouloir
Le problème de la zone grise du consentent c’est le mot consentement.
Waw.
L’email d’hier a suscité bien plein de réactions dans ma boîte de réception.
MERCI à toutes celles et ceux qui ont pris la parole pour le faire un retour sur ce sujet.
Aujourd’hui, on débrief’
Consentir ce n’est pas vouloir
Le problème de la zone grise du consentent c’est le mot consentement.
Parce que consentir, ce n’est pas vouloir.
J’ai consenti à avoir un salaire à 2000€, ça ne veut pas dire que je veux un salaire à 2000€.
La zone grise c’est quand on consent au sexe sans le vouloir réellement.
On enseigne qu’il faut obtenir un “oui” franc.
Or, on ne veut pas que la personne dise “oui”, on veut qu’elle pense “oui”.
On peut dire “oui” et penser “non” comme on peut dire “non” et penser “oui”.
La phrase « non c’est non » n’est pas si bénéfique. Elle suppose que « oui c’est oui ». Alors que « oui » peut vouloir dire « non ».
Dire qu’il faut obtenir un consentement c’est accepter l’idée que si la personne n’a pas de volonté active, si elle est neutre, c’est OK.
Il faudrait dire : on cherche pas que la personne consente. On veut s’assurer de sa volonté.
Comment résoudre la zone grise quand on est un homme
J’ai reçu plusieurs témoignages d’hommes après cet email. Je te partage leur essence.
“J’ai déjà violé”
La majorité des hommes ne se rendent jamais compte qu’ils ont eu des rapports sexuels en zone grise. Sans volonté. Dans l’email que j’ai reçu, il explique qu’après avoir écouté un podcast, il a compris qu’il avait déjà violé.
La culture du viol préserve les agresseurs. Et, invisibles les victimes. Elle est omniprésente. À tel point, qu’on peut violer sans s’en rendre compte.
La représentation inconsciente et collective du viol est une agression, tard la nuit, dans une ruelle sombre, par inconnu.
Si ce n’est pas le cas, on n’aura du mal à dire que c’est un viol.
Or, 80% des viols sont commis par des proches de la victime.
“Je suis sûr qu’on peut l’éviter”
Dans son message, une autre personne explique qu’il est absolument terrifié de créer la zone grise. Alors, il explique comment il a mis en place des mécanismes pour capter la volonté ou l’absence de volonté.
Il dit que la clé c’est l’empathie et se concentrer sur l’autre. Il cherche tous les signes possibles :
Le regard, fuyant ou pas
Le mot, si elle ne répond que pas de “hum” ou qu’elle verbalise sa volonté,
Il pose la question : « J’ai l’impression que tu n’es pas à l’aise, tu es sûr que tu veux continuer ? »
Il parle du biais de confirmation de manière très juste :
“Si ce qu’on cherche avant tout c’est le faire, on va chercher les signes qu’elle en a envie et ignorer le reste.”
Les hommes qui connaissent la zone grise et qui veulent l’éviter à tout prix ont construit des techniques. Je connais une personne dont une règle pour éviter la zone grise est de ne jamais se déshabiller de lui-même.
Ils sont compris qu’ils peuvent agir sur le sujet.
“L'éducation des jeunes filles c'est la clé”
Comme je le disais dans l’email d’hier. Lorsqu’un homme découvre la zone grise, la première réaction est de penser que ça ne les concerne pas.
C’est un mécanisme de défense.
Personnellement, je suis convaincue qu’on a toutes et tous déjà vécu cette situation. Cela ne veut pas dire qu’on voulait consciemment obtenir du sexe en faisant pression. Mais, c’est la société dans laquelle nous vivons qui crée les mécanismes.
On ne peut pas se placer dans un discours où il y a un méchant et une gentille. Dans ce cas, nous sommes tous soumis à nos constructions.
Dans l’un des emails que j’ai reçus, la personne disait qu’il fallait aider les femmes et les jeunes filles à régir dans cette situation.
Cette phrase me hérisse le poil :
Dire qu’il faut éduquer les femmes c’est partir du principe que le problème vient d’elles. On vient de voir que les hommes peuvent agir de 1000 façons.
En tant qu’homme, ne pas admettre qu’on fait partie de l’équation et qu’il faut agir, c’est maintenir le système.
Ne jamais se dire qu’on a été l’agresseur à un moment, c’est ignorer le problème.
Le pire c’est que cette phrase partait d’une bonne intention. L’essentiel de l’email consistait à dire qu’il était inadmissible qu’on puisse imposer cela à une femme.
Mais, ce propos illustre parfaitement le problème :
On ne pourra pas s’en sortir si 50% de la population ne se sent pas concernée. Surtout lorsque c’est 50% sont la partie dominante et 90% des agresseurs.
Conclusion
Avec la zone grise, nous sommes tous victimes du système patriarcal.
Celui qui fait que les femmes consentent alors qu’elles ne veulent pas et qui fait des hommes des agresseurs.
Sauf que, dans un cas, les blessures sont immédiates et dans l’autre on peut ne jamais s’en rendre compte.
Si tu penses que le principe de la zone grise devrait être connu de tous, partage cet email ou celui d’hier autours de toi.
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