La semaine dernière, alors que je me baladais tranquillement sur LinkedIn, je reçois un message.
J’ai à peine le temps de finir de lire qu’immédiatement, je ferme la fenêtre de conversation.
J’ai une sensation ultra-désagréable.
Je me sens sale, épiée.
Pourtant une partie de moi doute.
“Ce n’est pas si grave”. “Il ne semble pas me vouloir de mal.”
Il n’en reste pas moins le dégout. Envers moi-même.
C’est ça le pire.
Je refais le film des photos et des vidéos que j'ai postés sur LinkedIn.
Le principe même de la victime qui se demande ce qu’elle a fait de mal.
Je connais le mécanisme pourtant.
Je mets cette histoire sous le tapis.
Jusqu’à ce qu’hier, je vois cette publication.
En 2 minutes de lecture, je me sens déjà mieux :
Même si je le savais je constate que nous sommes nombreuses à vivre ça. C’est une piqûre de rappel : le problème ne vient pas de moi.
Je vois une autre personne condamner radicalement ce genre de message. J’insiste sur le radicalement. C’est à dire, peu importe s’il ne semble pas vouloir nuire, etc…
Je me mets à rechercher la différence entre la drague et le harcèlement. Le problème ici, c’est le contexte.
Même si j’estime faire partie des personnes conscientes de vivre dans une société patriarcale, il n’en reste pas moins que face à un harcèlement, on peut vriller.
Se remettre en question.
Si jamais tu avais encore un doute, à quel point parler peut aider d’autres femmes qui vivent la même chose.
C’était l’exemple parfait.
Jeudi j'ai donné une conférence sur comment plier le game sur LinkedIn lorsqu’on est une femme.
Je partage des conseils pour lever ses blocages d’écriture. Ils sont presque tous applicables aux autres réseaux sociaux.
Si le sujet t’intéresse, tu peux revoir le replay ICI.
Suite à cette conférence, l’une d’entre vous a créé un groupe pour qu’on s’aide à oser à prendre la parole.
Johanna, l'autrice de la publication en fait partie.
On est déjà +240, je suis tellement fière ❤️
Ps : ce groupe m’a réconciliée avec la vanne la plus nulle sur mon nom de famille
J ai été hôtesse d'accueil pendant 5 ans.
5 ans pendant lesquels j'étais obligée de garder le sourire face aux gros relous incapables de comprendre qu un lieu de travail n est pas un lieu de drague. Et que je souris, mais ça ne veut pas dire que tu me plais. Ça veut juste dire que je suis pro.
(Je dis ça aujourd'hui... mais à l époque, j ai juste ressenti le malaise... que je n ai pu identifier que bien plus tard, grâce à des articles comme celui-ci)