La majorité des comportements asociaux sont commis par des hommes.
90% des personnes condamnées par la justice sont des hommes.
Ils représentent 86% des mises en cause pour meurtre et 97% des violences sexuelles.
Dans cet email, je te parle de la thèse de Lucile Peytavin.
Elle explique les raisons de la surreprésentation masculine dans les délits.
J’ai choisi de te résumer un chapitre en particulier. Celui où elle démontre comment nos constructions sociales influent sur les comportements virils et donc violents des garçons.
L’influence de l’éducation parentale
Dès l’enfance, on encourage davantage les garçons à se couper de leurs émotions. À l’inverse, les parents vont valoriser des qualités comme le courage, ma rapidité, la résistance à la douleur.
Ils sont sollicités pour des activités physiques où ils vont se dépasser, se dépenser et utiliser leur corps.
Comme quand un petit garçon tombe, on lui dit “ne pleure pas, tu es très fort”.
Le choix des jouets
On offre rarement des poupées aux garçons. Et, les parents émettent plus de signaux positifs lorsque leur enfant s’empare de jeux correspondants à son sexe.
Inconsciemment, on va donc orienter nos enfants dans le choix de leurs jouets.
D’ailleurs, au rayon jouet, 90% des armes sont tenues par des garçons.
Au travers des messages qu’ils véhiculent, les jouets apprennent aux garçons à être forts et à prendre le pouvoir sur ce qui les entoure.
Leur éducation prépare les garçons à un monde violent dans lequel ils doivent exercer leur brutalité.
De la même manière, 80% des enfants associés à un véhicule dans le catalogue de jeux sont des garçons. On peut penser que cela contribue à valoriser auprès d’eux la vitesse et les performances de pilotage. Elles deviendront plus tard des comportements à risque.
La place de la culture
Les histoires racontées aux enfants depuis leur plus jeune âge leur apprennent à se conformer à des rôles.
Selon un rapport datant de 2018 : 72% des couvertures de livres pour enfant représentent des personnages masculins. Au cinéma, 70% des rôles principaux sont occupés par des hommes.
Plus intéressant encore, dans 90% des cas, ce sont les personnages masculins qui donnent les coups.
Une étude portant sur 10 films de superhéros du box-office entre 2015 et 2016 montre que les personnages masculins sont 5 fois plus violents, ils commettent 34 actes violents par heure, contre 7 pour les personnages féminins.
Le lien entre agressive et images violentes a déjà été démontré plusieurs fois. Le fait de montrer des personnages masculins violents pousse les garçons à s’identifier aux comportements brutaux.
Le rôle de l’école
Un tiers des garçons avouent avoir été exclu de cours contre une fille sur 5.
Le film Grease sorti en 1978 raconte l’histoire d’un mauvais garçon auquel tout le monde veut ressembler et, d’une fille “bonne élève”.
C’est le stéréotype poussé à son paroxysme. Du côté des garçons, le comportement “bad boy” est valorisé. Alors que pour les filles, c’est tout l’inverse. Elles s’identifient aux comportements de première de classe.
On ne peut pas s’étonner que les garçons finissent par faire plus de bêtises par la suite. C’est l’image renvoyée, le modèle que certains films véhiculent.
Conclusion
L’idée de ce chapitre est de montrer comment tout est fait pour pousser les petits garçons à utiliser la force et la violence.
« La solution, on l’a sous les yeux : il suffirait d’éduquer les garçons comme les filles, pour que, in fine, ils se comportent comme les filles, pour qu’on économise ce coût de la virilité, qui est un coût financier mais aussi humain colossal !
Ressources
Je t’invite à lire Le coût de la virilité, ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femmes écrit par Lucile Peytavin, aux éditions Anne Carrière, 17,50€.
Voici également un autre article qui résume ce livre.
https://www.lamaisondesmaternelles.fr/article/ce-que-la-france-economiserait-si-les-garcons-etaient-eduques-comme-les-filles
A demain avec le :D
Nia
J'ai eu la chance d'écouter Lucile Peytavin lors d'une web conférence. C'était très instructif, inspirant.
Concernant l'éducation, je suis d'accord. J'ai éduqué mes enfants très jeunes en évoquant l'égalité, les différences sont une force et non une tare, "Quand on dit non, c'est non". Mais ils ont fréquenté des crèches différentes avec des environnements différents. Je dois rattraper certaines choses pour le plus jeune. Ex : "Non, la couleur rose n'est pas réservée aux filles".
Merci pour cet article ! Lucile Peytavin m'a dédicacé son livre il y a quelques mois mais je ne m'y suis pas encore plongé. Tu viens de me motiver à le faire ;)