2 années sans soutif !
Si toi aussi tu trouves que la vie c’est mieux sans soutif, cet article est fait pour toi !
Je profite de cet email pour souhaiter bienvenue aux 58 nouvelles personnes qui nous rejoignent cette semaine.
Il est probable que tu m’aies connue via le podcast de Caroline Mignaux (❤️ sur elle).
Sache que tu peux réagir aux articles en cliquant sur le coeur ou la bulle au début ou à la fin de l’email.
J’adore lire les retour, je réponds à tous les commentaires avec le :D
Et, ça m’aide à savoir quels formats plaisent le plus !
Maintenant, place au vrai sujet de cet email 🍋
Pourquoi j’ai arrêté de mettre des soutiens-gorge
#1 - Le confort d’abord !
Tu vois ce moment où tu rentres chez toi et que la première chose que tu fais c’est… dégrafer !
LIBERATIIIIOOONN
Bon, ça montre à quel point ce vêtement n’est pas confortable.
Il faut se rappeler qu’avant, on était carrément bloquées dans des corsets.
Ils provoquaient parfois de graves malaises, des indigestions et des problèmes respiratoires. À l’époque, passer de l’un à l’autre, c’était déjà progresser dans le bien-être. C’est Herminie Cadolle, ouvrière, militante féministe qui créa le soutien-gorge.
En 1887, elle part à l’autre bout du monde et s’installe à Buenos Aires, en Argentine, où elle continue de concevoir de la lingerie. C’est là que lui vient une idée révolutionnaire pour libérer les femmes du corset, qu’elle considère comme un carcan. Source
Dans son élan féministe, libérer le corps de la femme, c’était aussi libérer le mental, quelque part. Albine Novarino-Pothier, journaliste.
Certes, il y a eu du progrès depuis. Mais le corset a tout de même légué son lot d’inconfort. Je finissais souvent la journée avec ce genre de marques.
Me sentir H24 comme à la maison était donc l’argument principal qui m’a fait tester le “no bras”.
#2 - La bataille pour trouver le bon
Fabriquer un soutien-gorge, c’est plus de 30 opérations de productions.
D’une taille à l’autre, il n’y a que 4 cm. En gros, à une patte de mouche prêt, tu fais du 95 ou de 100.
Pour comparer, dans les t-shirt on est à 10 cm d’écart entre chaque taille.
Et, puisque ce vêtement est si proche du corps et minutieux, c’est toujours ultra-compliqué de trouver ce qui nous convient.
La plupart du temps ils passent peu de temps en mise au point (c’est l’état où on ajuste le prototype avant de passer à la production).
C’est long et coûteux il faut faire plusieurs retouches et modifier le patronage ensuite.
Au final, les modèles sont mal taillés.
D’ailleurs, il suffit de changer de marque pour passer du A au B. Comme par magie.
Parfois, dans le même magasin, on fait une taille différente en fonction du modèle.
Sauf que ce n’est pas comme un t-shirt : si ton soutient gorge est trop petit, tu risques d’avoir physiquement mal.
Par exemple, l’armature en métal qui sort de la mousse pour tenter de te transpercer le dessous du sein.
Bref, trouver un bon soutien-gorge, c’était l’enfer !
#3 - Le déclic du confinement
Le 17 mars 2020.
Date du confinement pour les humains mais de la libération pour les booooobs. Cette période a fini d’achever ma transition.
Un sondage a révélé que depuis le début du confinement, 8 % des femmes – et 20 % des femmes de moins de 25 ans – ont cessé de porter un soutien.
C’est là que j’ai compris une chose fondamentale :
Je passais déjà tout mon temps à la maison sans soutient gorge. Mais, si cette habitude n’avait pas franchi le palier, c’est surtout par peur du regard des hommes dans la rue et des agressions sexuelles.
Quand il m’arrivait de sortir nue sous mon t-shirt, j’avais le réflexe de croiser les bras pour cacher mes seins.
J’appréhendais la pression. Et, j’avais raison.
48% des Français interrogés par l’Ifop assurent qu’une “femme qui ne porte pas de soutien-gorge prend le risque d’être harcelée, voire agressée”. Plus grave encore et qui signe de l’ancrage de la culture du viol, pour 20% des Français “le fait qu’une femme laisse apparaître ses tétons sous un haut devrait être, pour son agresseur, une circonstance atténuante en cas d’agression sexuelle”.
Pendant le confinement, c’était 2 mois sans avoir de regards sur ma poitrine. Pas de mec chelou dans la rue, pas de sifflement, pas d’yeux insistants.
Le bonheur AB-SO-LU des boooooobies !
Et, surtout, le point de non-retour pour eux.
Depuis la fin du confinement, j’ai changé de mode de vie. Je ne prends presque plus les transports en commun. Je suis moins confrontée à l’espace public où nous sommes régulièrement agressées.
52% des femmes les plus jeunes et 32% de toutes les femmes expliquent avoir déjà dissimulé leur décolleté sous un foulard ou un gilet pour éviter le regard des hommes.
J’avoue que ça m’a aidé à m’habituer au no-bra.
3 leçons que je retiens de ces 2 ans
#1 - Accepter ses seins
Ne plus porter de soutien-gorge m’a confrontée à mon corps de manière brute.
Puisqu’il n’y a plus de coque, de bretelle et de push-up, c’était ma poitrine nue que je devais accepter de montrer.
Dans ma vie, j’ai perdu beaucoup de poids, la peau de mes seins s’est relâchée.
Je suis loin des standards qu’on voit partout.
“Car le vrai problème des soutiens-gorge que l’on trouve sur le marché, c’est qu’ils uniformisent les seins. Les « rembourrés » grossissent les petits seins quand d’autres au contraire les aplatissent. À chaque fois, il s’agit de faire entrer les seins en conformité avec le modèle idéal du « beau sein », à savoir la demi-pomme. Nous vivons là un véritable formatage à échelle industrielle de nos corps.” Source
Sans soutien-gorge, tu vois tes seins naturels 100 fois plus souvent. Sous tous mes hauts, on distinguait leur forme et leurs défauts facilement.
Le plus difficile c’était de travailler à aimer cette partie de moi. Elle se retrouvait exposée telle quelle. Naturelle.
#2 - Non, mes seins ne tombent pas davantage
C’était ce que j’entendais souvent : mets des soutiens-gorge sinon tes seins tomberont.
Sur le sujet, rien n’est scientifiquement prouvé.
En effet, c’est même le contraire : les soutiens gorges affaiblissent les ligaments de maintien de la poitrine. Ils sont sous-utilisés et finissent par ne plus jouer leur rôle.
En revanche, pour les grosses poitrines, porter un sous-vêtement permet d’éviter les maux de dos.
De mon côté, je n’ai pas une forte poitrine (je mettais du 90b).
Arrêter les soutiens-gorge n’a strictement rien changé à leur forme en deux ans.
D’après le Pr Rouillon, « le sein ne semble pas tirer bénéfice d’être privé de la pesanteur. Au contraire, les tissus de soutien ne vont pas se développer, et même s’étioler progressivement. Sous le soutien-gorge, le sein va se dégrader » Source
#3 - Il existe des alternatives
Une chose est certaine JAMAIS je ne reviendrai en arrière ! 99% du temps je ne mets pas de soutien-gorge et, ça me rend plus heureuse.
Maintenant, les formes classiques m’oppressent, me grattent et me gênent.
Dans certaines situations, j’ai envie d’être plus maintenue :
Lorsque je fais du sport, j’ai toujours un vêtement adapté pour me tenir les seins.
Sous certains t-shirt ou chemise transparents ou trop moulants.
Et, parfois, je n’ai juste envie / pas envie
J’opte alors pour une alternative : les brassières.
Le maintien est léger et évite les sensations de tiraillement, surtout aux moments clefs de mes cycles où mes seins sont sensibles.
Jusqu’ici je n’en ai qu’une qui me plait vraiment.
Elle est dans mon placard depuis des années. J’enquête actuellement pour en trouver d’autres.
Ne pas porter de soutien-gorge est un acte militant
Au début je l’ai fait pour le confort.
Puis, j’ai réalisé à quel point j’avais du mal à accepter mes seins tels qu’ils étaient vraiment. Le soutien gorges créent des standards qui collent à ce qu’on voit à la télévision.
J’ai eu encore moins envie d’en porter.
En permettant de rendre visibles nos seins, l’abandon du soutien-gorge permet aussi de révéler la diversité des corps.
Par ailleurs, les seins concentrent les injonctions les plus fortes.
On devrait la cacher H24 : quand on se promène, quand on allaite, quand on se prend en photo sur Instagram.
Cette partie de notre corps a été objectisée et sexualisée à outrance.
On pourrait juste se dire que ce ne sont que des seins.
Pense à t’autopalper les seins régulièrement et à te faire dépister du cancer ❤️
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À bientôt avec le :D
Salut Nina, bienvenue dans la vie sans soutif :) 🎉
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur la plupart des choses, mais j'ai tout de même quelques remarques.
Un corset ne provoque absolument pas de malaise, ni de problème particulier ! Les problèmes de ce style n'apparaissent que si le corset est de mauvaise facture ou pas fait sur mesure (ce qui n'arrivait à priori pas ou quasiment pas quand les femmes en portaient régulièrement) ou alors si le corset était trop serré.
Pour ce qui est du soutien-gorge qui soulagerait le mal de dos sur des gros seins, c'est parfois le cas, mais ce n'est clairement pas une vérité générale.
Pour la taille : mais tellement ! Le nombre de perosnnes qui porte un soutien-gorge qui n'est pas à leur taille est parfaitement impressionnant ! Même les venderueuses de magasin sont souvent parfaitement incapable d'indiquer correctement si le soutien-gorge n'est pas de la bonne taille.
En ce qui concerne les alternatives, j'aime bien aussi utiliser simplement un petit débardeur sous mes haut :)
Bonjour Nina
Merci pour tes articles en général, et celui-ci aujourd'hui.
Comme toi, je découvre le bonheur du no-bra, mais j ai toujours du mal avec le regard des hommes- et des femmes- à cet endroit là.
Mais je gère comme je peux, j ai 44 ans, je sais que si mon cerveau dit des choses, mon corps a encore beaucoup de chemin à faire pour l écouter!
Là où c'est compliqué en ce moment, c'est pour ma fille : 11 ans, et des petits seins qui grandissent très vite !
Je ne veux pas lui imposer la torture d un soutien-gorge. Quand elle a ses règles, elle met une brassière hyper élastique, parce que le bout de ses tétons est hyper sensible au frottement contre son tshirt....
Mais ses seins grossissent, elle n a que 11 ans ! J ai peur du regard des hommes sur elle, si elle ne porte pas de soutif... je lui ai acheté une brassière de sport, parce que je me souviens des moqueries de mes camarades de classes sur les boobs qui ballottent quand on court pendant l endurance.
Je déteste l importance que les boobs ont pris dans notre société - je déteste me sentir jugée si je porte un décolleté- je déteste que cette partie du corps, que je trouve plutôt harmonieuse en général, qui permet "d équilibrer une silhouette" et donc donner de l allure, devienne un aimant à pénis, et à regards malveillants.
Et enfin je me deteste moi, parce que j ai beau être à 100% d accord avec ton article, je ne peux empêcher ces pensées et regards pas cools quand je vois des boobs nus sous 1 tshirt, comme un réflexe reptilien inoculé à ma naissance, et que je dois combattre pour le chasser définitivement, et éviter à tout prix de transmettre à ma fille et à mon fils.