Il y a quelques mois, j’ai témoigné sur ma fausse couche. J’ai reçu des centaines de messages, d’histoires, de “moi aussi”.
J’ai été émue, réconfortée, choquée.
Tout ça en même temps.
Une chose est certaine : parler de cette histoire a été ma meilleure décision.
D’abord, parce qu’elle m’a donné le sentiment d’être utile. De libérer des voix.
Ensuite, parce que je me suis sentie d’une banalité absolue. Les fausses couches sont nombreuses. 1 femme sur 4.
Enfin, parce qu’on brisait enfin ce tabou. Collectivement, vous avez aussi pris la parole.
C’est comme ça qu’est née Culottée. La newsletter que tu es en train de lire.
Suite à ça, j’ai eu envie de créer un espace protégé dans lequel nous pourrions toutes prendre la parole et raconter tout ce dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom.
Parce qu’on fond nous sommes tellement nombreuses à vivre la même chose.
Aujourd’hui, ce rêve devient réalité.
Romy a accepté d’écrire son histoire. Et, le sujet est musclé. Elle s’en empare avec tellement de légèreté.
Je te laisse avec ses mots.
Bienvenue dans ce premier format d’histoires vraies.
Ma gynéco "- Mademoiselle, vous avez eu combien d'enfants ?"
moi - heuu aucun ! 😩
Je m'appelle Romy, j'ai 27 ans, pas d'enfant et pourtant j'ai le périnée qui tient aussi bien que celui d'une femme après son 3ème accouchement (ça s'appelle l'incontinence urinaire !)
Au début, j'avais prévu d'envoyer cette Newsletter anonymement ... et puis je me suis dit
FUCK IT ! Je m'en bat les ovaires 💪
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Allez, c'est parti :
L'incontinence urinaire (ou se faire pipi dessus) se caractérise par :
une fuite (c'est quand même joliment dit) involontaire des urines, non précédée par un besoin d'uriner
pendant un effort (saut, soulèvement de charges lourdes ou "toute activité augmentant la pression abdominale" mais aussi toux, éternuement, rire (et franchement c'est pas drôle)
ou alors à cause d'une envie urgente d'uriner, dans ce cas on parle d'incontinence par impériosité.
parfois, il s'agit des deux à la fois (pas de bol) : incontinence mixte
Pause ⏸ instant "comprendre son périnée"
"Formé de muscles et de tissus conjonctifs, le périnée constitue le plancher du petit bassin. Le bassin contient la vessie, le rectum et les organes génitaux. Lorsque les muscles du périnée sont contractés, ils soutiennent notamment les sphincters de la vessie"
Aaaaah ! La honte !
Le pire, c'est que ça fait des années que je le sais ! Des années que je me retiens (comme une envie de pisser en pleins tirs au but d'une finale de coupe du monde), d'en parler. Parce que, oui, se faire pipi dessus c'est super gênant. Enfin non, c'est même "dégeu", c'est la honte !
🤾♀️ Ado, sur les terrains de handball, après quelques sprints, je battais les records de vitesse pour courir aux vestiaires vérifier que mon short n'était pas mouillé.
🍻 Quand j'ai eu l'âge de picoller, c'était presque si je buvais mes bières devant la porte des toilettes ("non mais j'attends une copine ... !").
👩💻 Quelques années plus tard, au bureau je prenais tellement de pauses que j'ai du faire croire que je fumais pour qu'on me laisse m'esquiver en paix.
🏋️♀️ Pas plus tard que cette année, au CrossFit, je m'inventais des douleurs aux genoux pour ne pas faire de corde à sauter.
Bref, après des années à me cacher derrière des excuses. J'ai décidé d'en parler. Parce que (1) il n'y a pas de quoi avoir honte et que (2) contrairement à l'opinion publique, l'incontinence urinaire ne touche pas que les femmes enceintes ou ménopausées.
Sont aussi concernés les plus jeunes, les sportives et ... (surprise surprise) les hommes 👋.
Eh oui ! Les mecs aussi ont un périnée (même s'il est généralement moins fragile que chez les femmes). D'ailleurs, le muscle du périnée "joue également un rôle dans la fonction sexuelle, dans le maintien de l'érection et au moment de l'éjaculation." (aaah ça fait moins les mariolles maintenant)
J'ai donc décidé de porter ma vessie et d'assumer que, malgré mes abdos en bêtons et tout le sport que je fais, le seul muscle qui compte vraiment, chez moi ne tient pas le choc.
La faute du sport ?
Le sport (ou plutôt le mauvais sport) c'est d'ailleurs certainement la première cause de mon périnée en carton.
Vous vous souvenez peut-être des programmes TBC (top body challenge) ?
Que tu n'as certainement d'ailleurs toi non plus jamais terminé, pourtant c'est pas faute d'avoir essayé mais non (désolée de te décevoir) on n'a pas tous une morpho à avoir une taille de 20 cm, un boule à la Beyoncé et les jambes d'élastigirl ! D'ailleurs, ces standards de beauté me cassent légèrement les ovaires, mais bon ça c'est un autre sujet !
Bref, pour revenir à ces super programmes de fitness, le problème c'est que l'exercice principal c'était bien souvent le fameux "crunch" et comme son nom l'indique, s'il est mal fait (et il est souvent mal fait) il fait "crunch crunch" et vient tout écrabouiller le plancher pelvien et paf !!! ça fait une passoire à la place du périnée.
En fait, on appelle ça une mécanique d'hyperpression intra-abdominale qui *" finit par produire un déséquilibre entre ***la sangle abdominale trop “puissante” et le plancher périnéal insuffisamment musclé" (source : la médecine du sport)
"Mais on me l'a jamais dit ça ? 🥺"
ah bah non, je te le confirme, en même temps ces coachs sur papier (qui ne sont par ailleurs bien souvent même pas coachs) ne sont pas là pour te corriger...
Et même si ils/elles le pouvaient, tous les (futurs) coachs sportifs et entraineurs n'ont même pas conscience du problème. La preuve, j'ai interrogé quelques amis stapsiens (STAPS =sciences et techniques des activités physiques et sportives) : si certains enseignants sensibilisent leurs élèves sur l'importance du transverse et sa relation au périnée, ce n'est à priori pas au programme de tout le monde.
Bref, il était temps qu'on en parle !
Donc, pour les sportives, les facteurs principaux sont (toujours selon la médecine du sport) :
L’intensité : il existe une forte corrélation entre la prévalence de l’incontinence urinaire d’effort et le niveau de pratique
Le type de pratique : les activités physiques à fort impact telles que la course à pied, l'haltérophilie, le trampoline, les sports collectifs, la gymnastique etc. sont plus à risque.
Les troubles du comportement alimentaire : il existerait un lien entre les troubles du comportement alimentaire chez la sportive et les fuites urinaires d’effort, s’expliquant par un défaut d’imprégnation hormonale du plancher pelvien qui serait alors moins tonique.
Mais non ! Le sport n'est pas le seul coupable :
Vous avez aussi le choix entre :
constipation chronique : qui fragilise le périnée par des poussées répétées et peut donc créer des lésions.
posture cambrée
stress
ou même cyclisme (le frottement de la selle peut entrainer des lésions cutanées ou sous-cutanées) ...
Alors, on fait quoi ?
Réponse A : on met des couches-culottes 👶
Réponse B : on arrête le sport 🎮
Réponse C : on arrête d'avoir honte 😉
Réponse D : on prend la parole 📢
La réponse C et D 👏
Continuez à faire du sport
Le sport (et notamment à haute intensité) est un facteur de risque, certes, mais ce n'est ce qui provoque l'incontinence.
En revanche on peut renforcer son périnée (du moins essayer, avec un kiné ou une sage-femme*), travailler sa respiration et, si ce n'est pas trop tard, apprendre à se muscler et s'entrainer en réduisant l'hyper pression adbominale et en renforcant son muscle transverse.
*il faut faire de la rééducation m'a-t-on dit ... alors j'ai essayé (deux fois) et ça n'a pas marché (normal), mais en même temps, digital nomade et en vadrouille partout dans le monde, compliqué pour moi de faire des séances régulières ... résultat, à trop avoir attendu (plus jeune) je galère !
Arrêtez d'avoir honte et prenez la parole :
Parce que c'est en en parlant que vous aiderez vos amis, collègues ou même des inconnues (comme avec cette newsletter) à prendre conscience du problème, à débloquer leur propre pudeur sur ces sujets et à commencer à agir : pour réparer ou même pour anticiper.
Parce que, si pour le moment tout va bien pour vous (et tant mieux 😉), rappelons-le quand même : Près de 50 % des femmes souffrent d'incontinence durant la grossesse et 35 % pendant les 3 mois suivant l'accouchement. Sont aussi concernées 55% des femmes de plus de 60 ans et presque 25% des femmes (et hommes) de plus de 85 ans.
Voilà, c'est terminé !
ps : pour les femmes enceintes ou en post-spartum, j'ai mon amie et coach sportive Laura qui a lancé ci-mère, la communauté digitale qui accompagne toutes les nanas dans leur grossesse sans stress 🤰👶
Au programme : du contenu sans filtre, de vrais conseils et des ateliers animés avec des experts !
pss : oui je suis une fan inconditionnelle de New Girl !
retrouvez-moi dans ma Newsletter Make it count !
Romy
C’est de nouveau Nina.
On écrit pour être lue. Et, la réaction des lectrices fait toujours chaud au ❤️ Je parle en connaissance de cause :D
Je t’invite donc à partager ce que tu as envie de dire à Romy, là, maintenant, tout de suite. Oui oui, elle va tout lire ;)
C’est dans les commentaires. Clique sur le bouton violet juste en-dessous 👇🏾
De mon côté, je te dis à la semaine prochaine ! 👋🏾
Top cette newsletter, merci pour toutes les deux et bravo à Romy (j'ai quelques exercices simples à te partager pour renforcer le périné, notamment le pont levis et la plante grimpante 😅)
Juste... merci !!!!
Ah non, aussi... Bravo !!!
C'est fou le bien que vous me faites, Mesdames (Nina, Romy...), à mettre en pratique cette parole libérée !